Bloqué cinq mois, il attaque son fournisseur de fauteuil électrique

Un habitant de Nantes poursuit son fournisseur de fauteuil électrique. Il lui reproche de ne pas l’avoir dépanné pendant cinq  mois. 
C’est la hantise de toute personne en fauteuil électrique : la panne. En 2014, le pépin s’est transformé en cauchemar pour Zig Blanquer, un Nantais tétraplégique de 37 ans. Pendant cinq mois, il a été reclus dans son appartement, faute d’être dépanné. Conséquences : aucune activité professionnelle et associative et un moral en berne. Des appareils de remplacement, en attendant la réparation, lui ont été proposés mais ils n’étaient pas adaptés. En effet, Zig Blanquer ne peut piloter qu’un mini joystick, avec un seul doigt.

Quelque 8 000 € de dommages et intérêts réclamés

Aujourd’hui, s’appuyant sur le code de la Santé publique, l’homme souffrant de myopathie attaque en justice son fabricant de fauteuil roulant électrique, à qui il réclame 7 940 € de dommages et intérêts. Un “comité de soutien à l’autonomie technique des personnes handicapées” s’est créé pour dénoncer ce cas, qu’il a porté à la connaissance du Défenseur des droits.
Zig Blanquer est déjà connu comme formateur et intellectuel dans le monde du handicap. C’est un de ses textes qui avait inspiré le film documentaire Vos désirs, sur la sexualité des personnes en situation de handicap. L’affaire a été plaidée ce matin et la décision a été mise en délibéré au 7 novembre. 

Code de la santé

« La société évoque une particularité de santé de mon client pour expliquer l’absence de matériel de remplacement, continue Me Stéphane Vallée, avocat du plaignant. Or, un fauteuil correspondant à ses besoins était tout à fait trouvable, plutôt que de le laisser sans équipement pendant plus de 140 jours. C’est écrit dans le Code de la santé publique, qui fixe l’obligation d’un prêt de matériel le plus proche possible du matériel initial. »
« Nous attendons de la justice qu’elle reconnaisse le préjudice subi, afin que toute personne faisant face à ces problèmes récurrents de maintenance […] se sente légitime à faire valoir ses droits », indique le comité de soutien à l’autonomie technique des personnes handicapées. L’association indique avoir porté cette affaire auprès du défenseur des droits.

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