Le trafic des cartes d’invalidité

ne décolère pas. Elle veut surtout attirer l’attention sur le stationnement illégal sur des places réservées aux handicapés. D’autant plus qu’elle constate «une croissance des cartes falsifiées». Et parle d’un «vrai trafic».

Ghislaine est titulaire de la carte de stationnement pour personne handicapée depuis une dizaine d’années. Mercredi 20 septembre, vers 15 h, elle se rend à la caisse primaire d’assurance-maladie, située avenue du Saule, à Kerandon.
Surprise ! Un car du réseau Penn ar Bed (conseil départemental), occupe, juste devant l’entrée de la CPAM, les trois places réservées aux handicapés. Coup de colère de cette Concarnoise : « Ce car, dont le chauffeur habite juste au-dessus de la CPAM, était garé là depuis le matin, m’a-t-on dit. En plus, il affichait le panneau « Fin de service » C’est incroyable ! »…
Elle photographie le car, appelle le commissariat et le conseil départemental qui l’a rappelée le lendemain. « La personne était atterrée par cette situation, même si elle m’a précisé que la gestion des cars était confiée à un prestataire de service », rapporte Ghislaine.
Le département trouvait la situation d’autant plus inadmissible qu’il affiche sa volonté d’accompagner les handicapés et qu’il gère la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) à Quimper. L’image en prend un coup et on imagine le pavé dans la mare.

Une carte convoitée


Cette mésaventure qu’elle considère « complètement révoltante », conduit la Concarnoise à mettre en lumière ce qu’elle appelle « le trafic des cartes de stationnement pour handicapés ». Car, selon la loi et depuis 2015, les titulaires de cette carte officielle bénéficient de la gratuité du stationnement. « Sur les places réservées aux personnes à mobilité réduite (PMR) et aussi sur les autres places des parkings payants publics », confirmait hier, un responsable de service à la Ville. Autant dire que cette carte officielle « représente un vrai budget » et peut attirer les convoitises.

« Un vrai trafic »


« En été à Concarneau, c’est plusieurs fois par jour que je constate, un stationnement illégal sur une place PMR (Personne à mobilité réduite, NDLR) », affirme-t-elle. Quand elle le peut, elle note le lieu, le jour et la plaque d’immatriculation du contrevenant.
Les astuces des filous sont nombreuses. « La date de validité d’une carte de stationnement, est parfois cachée par un document. Comme ça, on peut utiliser une carte périmée ». Parfois, c’est simplement la carte « Prioritaire » qui est apposée. Insuffisant. On trouve aussi, « des photocopies plus ou moins bien faites et parfois complètement délavées ».
Dans un centre de rééducation de la région, elle a même connu « une personne qui lui proposait 10 € pour photocopier sa carte de stationnement ! Gonflée ! ». Reconnaissant que « cette carte vaut de l’or », elle regrette surtout la « croissance de la fraude ».
Le phénomène est parfaitement connu ; en témoigne la question écrite du parlementaire François Grosdidier. En 2014, il soulignait que « la fraude aux places handicapées par le biais de faux macarons (…) n’a de cesse d’augmenter ». la mise en place de la nouvelle carte mobilité inclusion (CMI) devrait corriger le problème.

De 135 € à 1.500 € d’amende


L’amende pour stationnement illégal sur une place handicapée est de 135 €. « Le car du département aurait dû payer 405 €… », note la Concarnoise. En cas de faux macaron, l’amende passe à 1.500 €. De quoi décourager les contrevenants. Elle reconnaît que le contrôle par les services de police est compliqué. Mais elle note aussi : « Quand on est verbalisé pour une amende forfaitaire, on a 45 jours pour contester en prouvant sa bonne foi. Alors, dans le doute (carte partiellement cachée ou aux couleurs étranges), la police n’a qu’à verbaliser ».
* La Concarnoise a préféré garder l’anonymat.

© Le Télégrammehttp://www.letelegramme.fr/finistere/concarneau/handicapes-le-trafic-des-cartes-d-invalidite-29-09-2017-11682500.php#HUXtj46KilUFMp9x.99

Cet article a 3 commentaires

  1. Anonyme

    Je comprend très bien moi handicaper a 100% et les gens non invalides ce gare toujours sur nos quelque places!

  2. Unknown

    45 jours pour contester en prouvant sa bonne foi. oui exact , mais la contravention doit être payée pour pouvoir contester, puis remboursement aie le portefeuille même de bonne foi

  3. crevette

    oui aie trafic de cartes, vols de cartes et quand on est de bonne foi c’est dur de se faire enlever l’amende que les recours refusent et qu’il faut faire monter plus haut, payer, payer, payer et se faire rembourser..un jour..(+1 and demi d’attente, rien!)

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