Paris : un ado privé de spectacle parce qu’il est en fauteuil roulant


(j’ai pris le texte sur le site le parisien)

Ce devait être une fête mais la soirée a tourné au fiasco pour un adolescent de 15 ans, atteint d’une myopathie musculaire qui le rend tributaire de son fauteuil roulant. Elève en seconde dans un lycée de Domont (Val-d’Oise),Thomas devait assister, il y a deux semaines, avec sa classe, au spectacle de danse contemporaine «Pneuma ».

Mais il s’est vu refuser l’accès à la salle Jean-Vilar du Théâtre national deChaillot (TNC), située à 25 m sous terre.
«Connaissant la totale inaccessibilité des lieux, il avait été convenu lors de l’achat des billets, en accord avec le personnel de Chaillot, que j’accompagnerais moi-même mon fils, avec un fauteuil plus léger et maniable que son fauteuil habituel, et que je le porterais pour franchir les nombreux escaliers », raconte Christophe Prunier, son père. Mais une fois sur place, «un responsable de la sécurité nous a stoppés net et obligés à ressortir de l’établissement », continue-t-il.
La direction va confirmer son «opposition absolue » à ce que l’adolescent assiste au spectacle. Christophe Prunier est d’autant plus écœuré qu’il a reçu «l’aide spontanée de deux membres du personnel » pour remonter les escaliers : «Si près comme nous l’étions de la salle, il eût été plus humain et intelligent de fournir cette aide pour permettre à Thomas d’assister au spectacle. »

«Nous ne pouvions prendre le risque »

«Nous ne pouvions prendre le risque de mettre cet enfant en danger », répond Benoît André. « Le plan de travaux d’accessibilité déposé en décembre dernier pour l’ensemble de Chaillot a été validé par la préfecture, les travaux ont commencé et parmi ces travaux, il y a la refonte complète de la salle Jean-Vilar. En 2017, tout le monde pourra y accéder », poursuit lesecrétaire général du théâtre.
Selon lui, « l’impossibilité d’accès pour les personnes en fauteuil, encore plus durant les travaux, est clairement indiquée, y compris dans les brochures. Imaginez que l’on doive évacuer ». Les parents de Thomas ont écrit à Didier Deschamps, le directeur du TNC — avec copie au défenseur des droits, au service de l’accessibilité des bâtiments de la préfecture et même à la ministre de la Culture — pour exprimer leur écœurement.
Ils ne réclament rien d’autre qu’une «prise de conscience collective » et «peut-être des excuses, pour un enfant extrêmement déçu d’être resté planté là ». Didier Deschamps leur a répondu, regrettant le «dysfonctionnement » décrit par Christophe Prunier. La direction de l’établissement a en revanche du mal à avaler le terme de «discrimination » employé par les parents de Thomas.
«Chaillot héberge depuis plus de 25 ans l’association Accèsculture, rappelle son secrétaire général. Nous avons été les premiers à expérimenter la boucle auditive pour les malentendants, nous proposons des parcours artistiques et culturels adaptés pour les handicapés psychiques ou sensoriels…Avec notre programme Chaillot en partage, le théâtre fait son possible pour accueillir tous les spectateurs. »

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