Jean Castex, PDG de la RATP, s’est déclaré “pleinement disponible” pour collaborer à la mise en accessibilité du métro parisien pour les personnes à mobilité réduite, une ambition portée par Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France et d’Île-de-France Mobilités (IDFM). Cependant, il a averti, lors de son audition à l’Assemblée nationale le 9 octobre 2024, que “cela prendra du temps et de l’argent”. Ce chantier, évalué entre 15 et 20 milliards d’euros et sur une durée de 20 ans, est un enjeu de taille pour améliorer l’inclusion dans les transports publics.
Un réseau de surface accessible, mais un métro en retard
Depuis la promulgation de la première loi importante sur l’accessibilité universelle en 2005, l’effort a été porté sur le réseau de surface, notamment les bus et tramways. Jean Castex a souligné que ce choix, bien que pertinent à l’époque, laisse aujourd’hui les personnes en fauteuil roulant confrontées à un “métro historique” toujours difficilement accessible. “Il y a quand même le réseau de surface”, a-t-il rappelé, tout en reconnaissant que le métro reste un “point noir” pour les personnes à mobilité réduite (PMR).
Les travaux effectués pour améliorer l’accessibilité des arrêts de bus avant les Jeux olympiques ont permis d’harmoniser les hauteurs d’accès, facilitant ainsi l’embarquement. Cependant, Jean Castex a admis que “nos concitoyens en situation de handicap (…) pâtissent encore plus d’un réseau surchargé”. Le service de bus, selon lui, doit être optimisé pour être plus rapide et attractif dans une ville où la circulation est de plus en plus complexe.
Le métro parisien : un chantier titanesque
Jean Castex a reconnu la complexité technique du projet d’accessibilité du métro, en raison de l’ancienneté et de la configuration labyrinthique des infrastructures. “Il faut à tout prix que tout ce qui est déjà censé être accessible le soit vite et plus”, a-t-il affirmé, en appelant à accélérer les efforts sur les stations déjà partiellement adaptées.
Mme Pécresse, qui a porté cette problématique à l’attention des autorités pendant les Jeux paralympiques, a fait de la ligne 6 une priorité pour le début des travaux. Cette ligne est la seule à avoir fait l’objet d’une étude approfondie, avec des coûts de rénovation estimés entre 600 et 800 millions d’euros. Toutefois, Jean Castex a prévenu que certaines stations sont techniquement inadaptées à l’installation d’ascenseurs, ce qui complexifie davantage la tâche.
Une vision à long terme
L’accessibilité universelle du métro parisien est un objectif de longue haleine qui nécessitera des moyens considérables. Mais pour les personnes à mobilité réduite, la transformation de ce réseau de transport est primordiale pour garantir leur inclusion et leur autonomie dans une métropole comme Paris. Le soutien des autorités régionales, en collaboration avec la RATP, sera crucial pour entamer ce vaste chantier et, espérons-le, aboutir à une mobilité plus inclusive dans les décennies à venir.
Ce projet ambitieux, s’il est mené à bien, marquera une étape décisive dans l’histoire des transports publics parisiens et pour l’amélioration des conditions de vie des PMR.