(j’ai pris le texte sur le site LaDepeche.fr)
Se déplacer quand on est handicapé n’est pas toujours chose facile. Quand des mouvements de mauvaise humeur s’en mêlent, le déplacement peut vite tourner à la galère.
Une fidèle lectrice, Marie-Thérèse Laclaverie, nous a fait parvenir un courrier exprimant un certain malaise. La forme et le ton sont très courtois, calmes et sans agressivité. Cette dame raconte l’histoire qui est arrivée à son mari, paraplégique, ne se déplaçant qu’en fauteuil roulant.
«Le 8 décembre dernier, un taxi est venu chercher mon mari pour le déposer à la clinique Pyrénées-Bigorre. Il était plutôt conciliant. Mais le retour a posé problème. Un autre chauffeur est arrivé sans nous saluer. La difficulté s’est intensifiée quand mon époux a voulu se dégager de son fauteuil roulant pour s’asseoir à côté du chauffeur. Je me débattais entre mon parapluie et les bras de mon mari que j’avais peine à soulever. Sans aucune aide du chauffeur qui a commencé à nous dire que nous dégradions sa voiture. Il regardait de tous côtés pour inspecter le vernis de sa carrosserie et le ton qu’il employait nous incitait à refuser ses services. Le handicap, nous l’avons encore ressenti ce matin-là, mais ce que vous oubliez, Messieurs les taxis de Tarbes, c’est que nous sommes tous des valides en sursis. Il est vrai que la course ne valait que 10 €.»
Nous sommes bien évidemment allés trouver les chauffeurs de taxis sur la place de Verdun. Un seul d’entre eux était en attente et nous lui avons fait lire le courrier, en lui demandant ce qu’il en pensait, puisque les chauffeurs n’ont pas de porte-parole, étant indépendants.
«Je ne sais trop quoi en penser, sinon qu’il n’y a pas de quoi en faire tout un article ! Nous sommes 18 taxis sur Tarbes et nous chargeons tout le monde, sans exception. Les handicapés, on en charge des centaines, et il n’y a pas de problèmes. Si le fauteuil se plie et se range dans le coffre, c’est bon. Si c’est un fauteuil électrique, il y a la voiture spécialisée qu’on peut appeler quand on veut. Les taxis sont là depuis toujours : il y en avait au début du siècle, on les voit sur les vieilles cartes postales, et on a toujours pris tout le monde. Pourquoi irions-nous refuser qui que ce soit ? En tout cas, je ne suis pas au courant de cette histoire. C’est une histoire privée et peut-être aussi que la dame était de mauvaise humeur ce jour-là et s’est engueulée avec mon collègue. Comment le savoir ? En tout cas, à mon avis, ce n’est sûrement pas à cause du fauteuil roulant.»