Les établissements d’accueil pour personnes handicapées souffrent d’un manque de personnel de plus en plus grave. Notamment dans les MAS et les FAM, la période estivale rime avec pénurie. Certaines structures d’accueil sont contraintes de demander à la famille et aux proches des résidents de les garder cet été.

Le problème est que selon le handicap et les capacités de l’individu, un retour au domicile peut être impossible ou au mieux pas bien adapté et cela aura forcément un impact négatif sur la santé de la personne handicapée. Et c’est la même chose pour la famille qui n’est pas formée pour accompagner et répondre aux besoins de leurs proches.

Cette situation traduit la crise que traverse le milieu médico-social depuis plusieurs années et qui s’est empirée avec le Covid. Ce milieu est touché par un turnover très important qui fragilise l’accompagnement; en effet le phénomène de remplacement ne permet pas d’établir un lien de confiance sur le long terme entre soignant et patient or c’est essentiel pour une personne handicapée.

Pour faire face à ce problème, des places d’accueil temporaire ont été mises en place mais elles sont très rares. Il y a aussi une possibilité d’accompagnement partiel ou encore une aide à domicile mais les difficultés persistent. Et encore, ces solutions nécessitent une famille mais quand elle n’est pas là, on peut transférer le résident à l’hôpital mais ce serait déplacer le problème.

La crise est telle que deux hôpitaux psychiatriques en Loire-Atlantique fermeront cet été. La réponse à cette situation doit être structurelle, c’est pourquoi l’Adapei de Loire-Atlantique a lancé un programme de recrutement visant surtout les jeunes. Car le personnel déjà peu nombreux a du mal à donner envie à cause des faibles salaires et des conditions de travail. La tentation pour le privé est là et s’il n’y a pas de réponse rapide, les droits fondamentaux des personnes handicapées seront sérieusement bafoués.