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Sira Rehn, a user of 'DigiVi', shows his profile on the dating app that was developed exclusively for people with mild intellectual disabilities or autism, at a cafe in Uppsala, Sweden on January 25, 2024. - 'DigiVi', launched in November in Sweden, is an interface for finding a soul mate and is reserved exclusively for autistic people or people with mild intellectual disabilities. The platform distinguishes itself by its simplified handling and a registration procedure which ensures the 'security' of their users, who are often victims of abuse on other networks. (Photo by Viken KANTARCI / AFP)

DiGiVi, la nouvelle application de rencontre pour les handi !

En Suède, les individus présentant un trouble du spectre autistique ou une déficience intellectuelle disposent désormais d’une application de rencontres dédiée appelée DigiVi. Cette plateforme se distingue par son interface conviviale et sa sécurité renforcée.

Dans les mots de Sira Rehn, âgé de 24 ans et atteint d’une déficience intellectuelle, « Ici, je sais que je ne serai pas jugé, il suffit d’être moi-même. » Exclu depuis longtemps des applications de rencontres utilisées par 380 millions d’utilisateurs dans le monde, Sira a trouvé un changement significatif dans sa vie quotidienne grâce à DigiVi. Lancée en novembre 2023 en Suède, cette plateforme de recherche de l’âme sœur est spécifiquement conçue pour les personnes autistes ou atteintes d’une légère déficience intellectuelle, avec un QI compris entre 50 et 69. DigiVi se démarque par sa simplicité d’utilisation et une procédure d’inscription axée sur la sécurité, visant à protéger ces utilisateurs souvent vulnérables aux abus en ligne.

Le handicap ne se cache plus

Installé dans un café à Uppsala, au nord de Stockholm, Sira sirote une limonade tout en tapotant énergiquement sur son téléphone. Se définissant comme non binaire et utilisant le pronom neutre « hen » en suédois, équivalent de « iel » en français, Sira partage avec enthousiasme ses débuts dans une conversation en ligne avec une fille qui partage ses intérêts. « Nous avons tant de choses en commun, elle semble vraiment sympathique. J’ai hâte de voir ce que l’avenir nous réserve… Trouver l’amour, c’est mon rêve ! » Sur son profil, Sira a affiché des portraits et une liste de ses passe-temps préférés : chanter, s’occuper des chiens, regarder des films. « Sur d’autres plateformes, je cachais mon handicap, alors que c’est une partie importante de moi-même. Les gens ne voulaient plus me parler dès qu’ils en prenaient connaissance », se remémore Sira.

Écartés du monde numérique

« DigiVi », une contraction des termes « Digital » et « Vi » (qui signifie « nous » en suédois), a été conçue par une organisation dédiée à l’accompagnement des personnes ayant des handicaps mentaux ou cognitifs. Cette plateforme se distingue par sa simplicité, offrant uniquement les fonctionnalités essentielles : un profil, un espace de discussion et un bouton pour demander de l’aide. Magnus Linden, l’un des fondateurs de l’application, explique : « De nombreuses personnes en situation de handicap se sentent exclues du monde numérique en raison de sa complexité. Ceux qui ont besoin de soutien dans leur vie quotidienne en ont également besoin dans leur vie relationnelle. » Pour s’inscrire sur « DigiVi », les utilisateurs doivent rencontrer en personne un accompagnateur qui vérifie leur identité et les aide à créer leur compte. Ces accompagnateurs sont disponibles dans une vingtaine de villes suédoises et associent chaque compte à l’équivalent du numéro de Sécurité sociale de l’utilisateur, une procédure visant à prévenir les abus.

Une communauté exposée à la méchanceté

Therese Wappsell, une utilisatrice atteinte d’un handicap intellectuel léger, qui a contribué à l’élaboration de la plateforme, souligne l’importance de la sécurité offerte par DigiVi, en empêchant son téléchargement par n’importe qui. Elle explique que les personnes dans sa situation sont souvent victimes de violence sur d’autres applications, telles que la réception d’images sexuelles non sollicitées ou le sentiment d’être contraintes d’envoyer certains types de contenus. Aline Groh, co-fondatrice de l’application, ajoute qu’il existe également un risque de rencontrer des personnes en ligne qui ne sont pas ce qu’elles prétendent être. Elle souligne : « Il y a des individus qui ciblent spécifiquement ceux qui ont du mal à se défendre et à demander de l’aide. Avec DigiVi, nous pouvons rapidement identifier les comportements problématiques et intervenir. » Les modérateurs de l’application, qui interdisent par ailleurs le partage de photos nus, s’engagent à exclure définitivement les utilisateurs qui adoptent un comportement inapproprié, voire à signaler les cas nécessaires aux autorités compétentes.

L’amour à travers un écran

Ces dernières années, la question de la vie amoureuse des personnes atteintes de déficience intellectuelle ou cognitive a émergé grâce à des séries à succès telles que Love on the spectrum (Histoire d’amour et d’autisme) ou L’amour sur son 21. Sira souligne l’importance de ces séries en déclarant : « Il est crucial que les gens voient que nous aussi, nous pouvons trouver l’amour. Ce n’est pas le handicap qui détermine cela. Ce qui compte, ce sont les sentiments que nous éprouvons. » Avec actuellement 180 utilisateurs réguliers, DigiVi est encore relativement récente mais connaît un développement rapide à travers le pays, selon les dires d’Aline Groh. « Nous savons que des liens se tissent déjà… Avec environ 1 % de la population vivant avec un handicap mental et environ 5 % avec un trouble du spectre de l’autisme, cela montre le potentiel bénéfique pour de nombreuses personnes.

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